La République des Bâtards

250

Un matin de 1791, debout devant ses esclaves, le docteur Clément Galdemar prit la parole :« S’il ne tenait qu’à moi, je vous affranchirais tous et je m’en irais chez moi en France loin de cette île. Mais sachez qu’aucun gouverneur n’ affranchira d’un trait la centaine d’esclaves que vous êtes. Je pourrais vous dire de vous en aller tous mais vous n’aurez pas d’autre option que de de-venir des Marrons ; seuls les affranchis ont le droit de circuler librement, on vous arrêtera et on vous revendra sur la place du quai. Je vous laisse le choix de rester ici auprès de moi dans le domaine de L’Unité. Vous n’êtes plus des esclaves mais des hommes qui travailleront pour moi… »Aucun esclave ne quitta jamais la plantation. Les colons se moquèrent et la baptisèrent : « La République des bâtards et des moricauds ».